Origène (ca.185 à ca. 253) écrit, en grec, son Traité des principes en 231 20 ou en 217 21 .

L'Évangile de Luc

Sur la base d'une parole de Jésus dans l' Évangile de Luc (10,18), les chrétiens finissent par associer Éosphoros et Lucifer, le porteur de lumière déchu, à Satan : « Je voyais Satan tomber du ciel comme l'éclair 9 ».

Les premières mentions (en latin) de Lucifer (avant la Vulgate)

La Vetus latina

Avant la Vulgate, il y a eu plusieurs tentatives de traduction en latin de la Septante . L'ensemble de ces textes porte le nom de Vetus Latina . Le mot lucifer y apparaît en Job 11:17 22 et Esaïe 8:12 23 .

Cyprien de Carthage

Cyprien de Carthage (200-258) est un Berbère converti au christianisme et mort en martyr. Le poète Prudence lui a consacré le poème Peristephanon 13.
D'après saint Augustin , il est l’un des plus grands témoins de la doctrine de l’ Église latine des premiers siècles 24 .

Il écrit en latin. Certains de ses écrits sont étudiés dans la Patrologie Latine de l’ Abbé Migne . Notamment une œuvre qui s’intitule Testimoniorum Ad Quirinum Adversus Judaeos 25 que Cyprien écrit pour un de ses amis nommé Quirinum.

Cette œuvre est composée de trois livres. Dans le troisième, écrit vers l'an 249 26 , on trouve la mention de Lucifer au chapitre CXIX 27 .

CXIX. - In homine veniat. Homo futurus est. Quod reges Assyrii et Chaldaei Israelitis hoc Anti-Christus Christianis. Quemadmodum ergo sub Luciferi coelos ruentis shemate regis Babyloniae clades designabatur Isa 14,12 pari etiam terroris apparatu a primis Christianis descriptus erat Antichristus, ut sit nimirum malus quidam genius et cacodaemonum princeps. Tertullian, de Resurectione caruis, caput 25 : “ Bestia Antichristus, cum suo pseudopropheta certamen Ecclesiae ei inferat, atque ita Diabolo in abyssum relegato”, etc. Quae respicere videntur Apoc. XX, ubi Draco, serpens antiquus, qui est diabolus et Satanas, describitur. Certe Hippolytus martyr aperte erat in illas sententia, Antichristum fuisse ipsum diabolum plantastico et aereo corpore contectum.

— Cyprien de Carthage, Testimoniorum Ad Quirinum Adversus Judaeos - Liber Tertius - Caput CXIX

« En homme, il vient. Un homme qui s’incarnera dans le futur. C’est cet Anti-christ qui s'était déjà incarné dans les rois d’Assyrie et de Chaldée qui avaient régné sur Israël. Comment ainsi donc des cieux fut précipité Lucifer, comme y fait allusion Isaïe dans le passage 14,12 de son livre en figurant et schématisant cela par le désastre et la calamité du roi de Babylone. Ce passage du livre d’Isaïe est une image bien plus semblable encore à ce que les premiers chrétiens vont par la suite décrire comme étant l’Antichrist incarnant le mal, le génie et le prince des démons : Tertullien, De Résurrectione, chapitre 25 : “La Bête Antichrist, avec son faux-prophète, porta une guerre à l’assemblée [des chrétiens], et le diable fut relégué dans l'abysse”, etc. Nous pouvons voir [le passage de] l’Apocalypse 20.[2] où est décrit le Dragon, l’antique serpent qui est le Diable et Satan. Certes, le martyr Hippolyte s’était révélé par ce principe : l’Antichrist est le diable en personne, à la fois incarné sur la terre et à la fois animé d’un corps d’esprit qui se dissimule. »

— Testimoniorum Ad Quirinum Adversus Judaeos - Liber Tertius - Caput CXIX

.

Il décrit l' Antichrist comme un homme qui doit venir s'incarner dans un avenir certain. Cyprien le rapproche des rois d'Assyrie et de Chaldée qui avaient régné un temps sur Israël, reprenant ainsi la manière utilisée par Isaïe lorsqu'il comparait le roi de Babylone à Lucifer ( Livre d'Isaïe , 14.12 28 ).

Lactance