Pass sanitaire : « L’État s’est arrangé pour obtenir le consentement des Français presque de force »

11 juin 2021

Depuis ce mercredi, le pass sanitaire est entré en vigueur. Résignée, la population semble l’accepter.

Désormais, les Français doivent montrer patte blanche pour assister à un match ou à un opéra, pour participer à un festival ou se rendre en Corse. Le dispositif n’est surtout pas bien vu par les défenseurs des libertés individuelles.

Il s’agit de la principale nouveauté de la phase 3 du déconfinement : le pass sanitaire. Il faudra le présenter désormais pour entrer dans un stade, arpenter un salon ou assister à un festival dès lors que plus de 1.000 personnes y seront rassemblées. Le décret paru au Journal officiel, brosse ses contours, en attendant l’instauration d’un Certificat vert européen le 1er juillet prochain.

Ce système restrictif embarrasse Thibault Mercier. L’avocat et président du Cercle droit & liberté estime « que nous sortons de la logique de libertés chères à notre tradition européenne, pour entrer dans une logique de traçabilité et de contrôle social ».

« Le système mis en place actuellement est plutôt léger. Mais la logique même de ce pass sanitaire m’inquiète: désormais, pour vivre en société, nous serons obligés de montrer à l’État que nous sommes en bonne santé », explique Me Mercier.

Ce « changement de paradigme » alarme le juriste. D’ailleurs, le dispositif a subi des évolutions rampantes. Par exemple, étant censé être exigé « pour aller à l’étranger, maintenant il l’est aussi pour aller en Corse ». Une dérive, même si les professionnels du tourisme de l’île y voient un « point positif ».

« Ce qui nous fait peur : maintenant que l’État a découvert cet outil de lutte contre la pandémie, qu’est-ce qu’il va en faire plus tard ? L’État commence par mettre un outil en place. Puis il l’améliore et le renforce. Peu à peu, il va augmenter les restrictions », prédit le juriste.

L’avocat appréhende que, dans cette même logique, les QR codes seront imposés un peu partout : à l’entrée des salles de sport, à l’entrée des restaurants… Ainsi, vivre dans la société, obligerait de « sortir son QR code en permanence, avec sa pièce d’identité pour prouver que c’est bien le nôtre ».