Plus de 1250 postes non pourvus au concours externe de professeurs

des écoles

 

Le Figaro, Publié le 20/06/2023

 

L’École française toujours confrontée à la crise des vocations. Plus de 1250 postes n’ont pas été pourvus cette année au concours externe de professeurs des écoles, selon des chiffres relayés par des syndicats, qui alertent sur l’«hémorragie» en matière de recrutement des enseignants.

Au total, 84,5% des postes offerts ont été pourvus, contre 75,7% en 2022. Sans surprise, les académies de Versailles, Créteil et de Guyane, traditionnellement déficitaires, sont particulièrement touchées: 605 candidats admis à Créteil pour 1166 postes (soit 561 postes non pourvus), 707 à Versailles pour 1285 postes (578 postes non pourvus) et 50 en Guyane pour 165 postes (115 postes non pourvus). «La crise du recrutement est devenue une véritable hémorragie que rien ne vient stopper», s’alarme la secrétaire générale du syndicat SE-Unsa, Élisabeth Allain-Moreno, dans un communiqué.

Selon elle, «chaque année, il y a une perte cumulée des postes». L’année dernière, le recrutement d’enseignants (premier et second degrés confondus) avait connu une crise inédite, avec plus de 4000 postes non pourvus au total, provoquant l’émoi dans le monde de l’éducation. «On attend les résultats des concours du second degré mais on sait déjà qu’il va y avoir le même problème d’attractivité, notamment en maths», selon Caroline Brisedoux, secrétaire nationale du Sgen-CFDT.

Mais le ministère a déjà annoncé qu’il allait recourir aux candidats inscrits sur les listes complémentaires (non reçus aux concours cette année mais bien classés), comme le demandaient les syndicats, «afin de préparer la rentrée dans les meilleures conditions». «Cette autorisation intervient de manière anticipée par rapport à l’année dernière» pour permettre aux académies de les affecter «en même temps que ceux inscrits sur la liste principale», s’est-il défendu auprès de l’AFP. Avec la crise de recrutement d’enseignants, le recours aux contractuels est devenu incontournable pour pallier les manques.

Ainsi, des sessions de recrutements «express» ont eu lieu ces dernières semaines dans diverses académies en France. Ces enseignants fraîchement recrutés seront devant des classes dès le mois de septembre. «Le recrutement de profs en 20 minutes, c’est quand même le pompon!», s’affole Grégoire Ensel, président de la fédération de parents d’élèves. «C’est un cercle vicieux qu’il faut arrêter en revalorisant d’urgence le métier d’enseignant qui est toujours le plus beau du monde», affirme-t-il.